Au fur et à mesure de l’année, nous fixons le programme des séances suivantes. Celles-ci sont assurées par des participants au séminaire qui acceptent de présenter un sujet qui les intéresse, une langue qui les passionne, un livre ou un article qui leur a plu.

Deuxième semestre 2022-2023

Ce semestre, nous prévoyons déjà des séances autour du vieil haut allemand, du japonais, du polonais, du swahili et du hongrois. Les dates ne sont pas encore (toutes) réparties.

Vendredi 27 janvier 2023

Valentine: Perspective linguistique sur l’adaptation des sinogrammes en japonais

Cap vers l’extrême Orient ! Vous avez sûrement déjà entendu parler du système d’écriture du japonais, qui semble particulièrement « complexe ». De fait, ce n’est pas seulement une impression de néophyte… À la difficulté d’apprentissage des kanji, un système logographique dont l’origine chinoise saute aux yeux, s’ajoute la présence de deux syllabaires, les hiragana et les katakana, dont l’existence produit un sentiment d’inutile complexité : puisque le japonais a partiellement recours à une écriture phonémique, pourquoi ne pas avoir généralisé son usage ? Le phénomène d’emprunt et d’adaptation d’un système d’écriture étranger est extrêmement répandu, mais un certain nombre de paramètres ont contribué à rendre le cas du japonais particulièrement complexe. Après une petite présentation de la langue et un résumé des conditions historiques de l’introduction de l’écriture au Japon, deux points linguistiques seront à l’ordre du jour : comment adapter des logogrammes dans une nouvelle langue, en réduisant autant que possible les risques d’ambiguïté ? quelle influence exercent les caractéristiques typologiques de la langue source et de la langue cible sur la manière dont l’écriture est adaptée ?

Vendredi 17 février 2023

Jules : Présentation du hongrois, (très) petit aperçu de l’histoire des grammaires hongroises, lecture d’un poème

Le hongrois est une langue finno-ougrienne, qui détonne un peu dans le paysage linguistique d’Europe centrale. Apparentée au finnois, mais surtout au khanty et au mansi, deux langues de Sibérie, elle présente des traits intéressants (marquage de l’actance, système casuel, ordre des mots). Après une petite présentation des caractéristiques linguistiques de la langue, je ferai un tour rapide de certaines conclusions de mon mémoire qui porte sur la description du système casuel hongrois dans les premières grammaires latines. L’occasion de voir comment des érudits ont tenté de décrire une langue finno-ougrienne avec le cadre de la grammaire latine… Un cas qui n’est pas isolé ! Et pour conclure, nous traduirons ensemble quelques strophes d’un poème hongrois.

Attention : Il n’y a pas de séance le 3 mars car ce sont les vacances universitaires. À partir du 10 mars, les dates des séances sont susceptibles d’évoluer.

Vendredi 10 mars 2023

Salomé : Le vieil haut allemand ou comment ne pas parler latin (ou presque) *

Contrairement à son titre trompeur (mais plutôt justifié, vous verrez), cet exposé s’intéressera d’abord aux constructions absolues dans les langues indo-européennes, et notamment aux ablatifs absolus latins et aux datifs absolus allemands. Elles posent plusieurs problèmes : comment les décrire et les définir exactement ? Et surtout, d’où viennent-elles ? En vieil haut allemand et plus précisément dans des traductions du latin où on les rencontre, s’agit-il de constructions héritées de l’indo-européen, de développements secondaires à partir de certaines constructions prépositionnelles ou de « calques » des ablatifs absolus latins ? Pour pouvoir examiner de plus près quelques exemples, cette présentation s’accompagnera d’un aperçu de l’état de langue du vieil haut allemand. S’agissant d’un travail de master en cours, j’espère pouvoir ensuite discuter avec vous de plusieurs questions soulevées par ce sujet…

Attention : Cette séance a lieu pendant la PSL week, banalisée dans certains départements

Vendredi 24 mars 2023

Nous vous proposons une séance particulière, qui ne prendra pas la forme d’une présentation, mais d’une discussion. Nous avons retenu le titre un peu pompeux de Cercle des Linguistes Anonymes.L’idée :

Nous travaillons tous avec des matériaux linguistiques, qui sont le point de départ de nos recherches. Certains travaillent avec des données collectées de première main (données de terrain), d’autres avec des corpus numériques, qui rassemblent des données collectées par d’autres, d’autres encore avec des données publiées dans une revue, un livre ou autre… Comment manipule-t-on ces données ? Les traite-t-on de la même façon quand la langue est encore pratiquée et quand elle ne l’est plus ? Aurait-on intérêt à analyser nos données avec des yeux neufs ? Comment ne pas s’enfermer dans nos sources ? Comment résoudre les problèmes techniques posés par les corpus ? Et vous, avec quelles données travaillez-vous ? Nous sommes tous confrontés à un moment à ces questions, et nous vous proposons une discussion informelle sur ce sujet. Pour orienter la discussion nous avons prévu une micro-introduction, et nous venons bien sûr avec nos propres questions. Si vous avez des problèmes de sources qui vous taraudent, venez en discuter avec nous, pour comparer nos méthodes et réfléchir à des solutions. Et si vous n’avez pas de problèmes, venez quand même, c’est toujours sympa de discuter ! Attention : Ici il n’y a qu’une seule semaine d’intervalle entre le 24 et le 31 !

Vendredi 31 mars 2023

Jérémie : Présentation du Swahili

Vendredi 14 avril 2023

Louise : Présentation du polonais

Le 21 avril marque la fin des cours, les séances ne se poursuivront donc pas en mai.

Premier semestre 2022-2023

Vendredi 23 septembre 2022

Présentation du séminaire. Nous discuterons de ce que nous souhaitons faire pendant le séminaire, et nous établirons le programme des prochaines séances.

Vendredi 30 septembre 2022

Attention : Cette séance sort de l’alternance habituelle ! (Une semaine sur deux)

Séance supplémentaire d’introduction : présentation de quelques grands domaines de la linguistique et discussion sur les méthodes de recherche.

Vendredi 7 octobre 2022

Benjamin : Les problèmes posés par la définitude – l’exemple du suédois

Pourquoi la phrase « j’ai acheté une nouvelle maison, mais je vais devoir changer la fenêtre » semble-t-elle agrammaticale alors que « ferme la fenêtre », dans une salle avec plusieurs fenêtres, ne pose pas de problème ? Pourquoi le français dit-il « mon chien » mais l’italien « il mio cane » ? Pourquoi la phrase « j’ai vu un enfant » est-elle admise alors que « j’ai vu un fils » ne l’est pas ? Ces questions, qui relèvent de la définitude et de son lien avec la possession, ont torturé l’esprit de générations de typologues, de sémanticiens et de syntacticiens, et de nouvelles approches sont régulièrement proposées pour rendre compte de ce phénomène. À partir de l’exemple du suédois médiéval et moderne, cette présentation proposera un panorama des débats relatifs à la définitude, tout en permettant une initiation aux spécificités de cette langue scandinave.

Vendredi 21 octobre 2022

Lin Xiao : Le chinois et l’iconicité de la syntaxe (sujet de recherche).

À la suite des travaux de Peirce (1930), Haiman (1980, 1985), Tai (1985), etc., l’iconicité de la syntaxe a été un sujet à la mode, souvent dans un contexte de polémique contre l’arbitraire du signe saussurien. On se limitera ici à l’iconicité de la séquence temporelle : l’ordre des mots dans la phrase mime-t-il l’ordre des événements dans le monde de référence ? L’heure de dresser un bilan était arrivée, et, pour cela, on a voulu ici relever un défi : tenter de « faire marcher » l’idée d’iconicité temporelle jusqu’au bout, de la pousser jusque dans ses derniers retranchements. Faisant converger étude de l’iconicité de l’ordre des constituants et étude de l’Aktionsart des verbes, nous proposons d’étendre le champ d’application de cette iconicité temporelle, des événements aux procès et, de là, aux phases qui les composent. Si, après enquête, l’iconicité semble, en chinois, être partout ou presque, c’est que les marques séquentielles (l’ordre des constituants), en même temps que les informations sur les prédicats (valence et Aktionsart) codées dans le lexique, sont essentielles au fonctionnement des langues isolantes du type du chinois, et que ces marques séquentielles obéissent le plus souvent, au moins dans le cas du chinois mandarin contemporain, à l’iconicité.

Attention : Il n’y a pas de séance le 4 novembre, car ce sont les vacances, et le 11 est ferié.

Vendredi 18 novembre 2022

Maxime et Salomé : L’étrusque (présentation des données disponibles sur la langue)

L’Étrusque, c’est un peuple puissant, une culture florissante, un art magnifique, mais aussi une langue mystérieuse, unique en son genre et qui n’a pas fini de nous étonner ! La langue étrusque, aujourd’hui encore très mal comprise, recèle en effet bien des secrets que nous vous proposons de découvrir dans le cadre des nos Escales Linguistiques. À travers une présentation de la documentation, des différentes méthodes qui ont été tentées pour la comprendre et des faits désormais tenus pour acquis, nous tenterons un panorama des débats et connaissances autour de cette langue. Alors si comme nous vous appréciez les poteries, les tablettes et les épitaphes, et que passer votre journée à déchiffrer des tombes ne vous donne pas trop le cafard, vous êtes les bienvenu•e•s en salle F ce vendredi 18 novembre de 16h à 17h30 pour une découverte passionnante de cette langue si particulière et des gens qui l’ont parlée il y a plus de 2000 ans !

Vendredi 2 décembre 2022

Vladimir : L’akhvakh (présentation de la langue)

L’akhvakh appartient au groupe avar-andi de la famille des langues nakho-daghestanaises. On distingue en tout quatre variétés : l’akhvakh du nord, qui sera au cœur de cette présentation, ainsi que trois variétés méridionales parlées dans trois villages différents du Daghestan. L’akhvakh possède un système phonétique et morphophonologique très complexe. Il se démarque des autres langues de la famille par un certain nombre d’innovations et d’archaïsmes. La présentation de cette langue lors du séminaire Escales linguistiques sera l’occasion de découvrir une langue à la phonétique et à la morphologie très originales, comparées aux langues indo-européennes, et permettra de s’initier à une langue à la syntaxe ergative. La présentation se terminera par la lecture d’un court texte en akhvakh.

Vendredi 16 décembre 2022

Séance double !

Marion : Le nom propre avec un grand N - La majuscule est-elle synonyme de nom propre ?

Les noms propres sont difficiles à définir. Tantôt objets de l’extralinguistique, tantôt objets linguistiques ; tantôt catégorie grammaticale, tantôt mode référentiel, ils ne sont étudiés que depuis peu d’un point de vue linguistique. Cette présentation à l’occasion du séminaire d’élèves Escales linguistiques s’intéressera particulièrement à présenter la complexité de ses aspects sémantiques, syntaxiques et pragmatiques. Nous finirons par questionner l’aspect graphique du nom propre : la majuscule.

Alexandre : Anglicismes et gallicismes : quelques pistes pour mieux comprendre l’interpénétration des langues

Utiliser des mots anglais en français, super smart ou so snob ? Utiliser des mots français en anglais, so chic ? Si l’anglais et le français sont depuis mille ans en contact étroit, le débat se concentre souvent sur les anglicismes récents, sur fond d’inquiétude quant à leur caractère massif et dangereux pour l’intégrité de la langue française. En replaçant ce phénomène dans le temps long et en essayant de mettre au jour les mécanismes par lesquels les langues s’influencent réciproquement, et qui vont bien au-delà des simples emprunts, je tenterai de proposer une classification de ces types d’influence, d’apporter des exemples issus d’un corpus en cours de construction, et d’analyser en particulier le processus d’intégration phonético-orthographique qui gomme l’altérité de ces « altérismes ».